
96 pages
Prix du numéro :
15
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Numéro
31
Textes et poèmes de Olivier Deck, Claude
Barrère, Eric Barbier, Jean-Marie Piéri, Jean-Paul Gavard-Perret,
Gérard Schrack, Hélène Vidal, Valérie Meyer, Johanna Haddad, Olivier
Lamarque, Isabelle Provendier, Josette Marty, Jong N. Woo, Serge Torri,
Frédéric Pouchol, Alain Raguet, Michel Carqué, Axel Kutsch, Robert
Nédélec.
7 notes de lectures, par Jacqueline
Saint-Jean.
Couverture illustrée par
Bessompierre.
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Presse
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J'entrais
en ce lieu. On m'assignait une chambre
peinte en blanc, sans lit, sans
fenêtre. Sans la table
pour écrire les mots qui encombrent ma tête.
J'avais
à vivre là des jours mais cela je ne le savais pas
encore.
Premier jour
Les propriétaires m'ont demandé ce que je souhaitais
manger. Je n'ai pas
répondu. Aucune nourriture ne
comble le vide qui m'aspire. Ni boulimie, ni
anorexie.
Mais je sais avec acuité que l'alimentation de plantes
ou
d'animaux, de roches parfois, ne fait rien à la
chose. Nous tombons, et
j'ai hâte de me fracasser
sur le sol.
Michel Carqué
(extrait)
Fièvre
dans le sang vitesse cette malaria
vague lourde de capots de calandres
qui déferle sur le murmure
des bruyères parme d'octobre
coulée de tôle pare-chocs voici
l'offrande d'une paire d'ailes
à mes sandales en migration perpétuée
je suis palombe à tout va
chat botté ange mésange casquée
invisible je suis partout le pur outrage
Olivier
Deck
(LA 10, Itinéraire de la grande Lande, extrait)
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Editorial, par
Jacqueline Saint-Jean
Rivaginaires porte en son nom aires ouvertes, âges
et rivages, vies et rêves... Des voix y viennent vagir,
rire ou rager, errer, agir, ériger...
Chacun ses sagas...
Trente et unième traversée.
Quelques passagers y questionnent leurs "territoires"
: terres d'attaches, pays et dépaysements, langues et gestes, dérives et
légendes...
D'autres, à travers soleils et tunnels, sapes et
secousses, affrontent leurs "chronochromies" secrètes.
Sur le pont des "qui-vive",
chacun fait le quart. Vigilance vitale. Chemins d'insomnie.
De l'un à l'autre.
Des temps inquiétants rôdent...
Quelqu'un pourtant dresse encore ses mots
"...sa tente face au ciel, pour y abriter le peu de soi qui tient
encore et se rebelle..." (R. Nédélec)
Sur cette image vivace, Rivaginaires reste à l'encre.
Jacqueline
Saint-Jean
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