
120 pages
Prix du numéro :
80F/12,20
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Numéro
26 : Un autre jour
Textes, poèmes et nouvelles de Jong N.Woo, Gérard Le
Maire, Serge Torri, Patrice Dupuis, Francine Guréghian-Salomé, Michèle Padovani,
Laurent Billia, Jean-Luc Casadavall, Silvaine Arabo, Matthieu Gosztola, Jean-Claude
Guillon, Marie Cosnay-Bouel, Porfirio Mamani Macedo, Esra Aykin, Renée Brianti, Eric Von
Neff, Valérie Meyer, Guy Viarre, Béatrice Bonhomme, Jean Le Bot, Lionel Verdier,
Isabelle Saint-Jean, Rémi Faye.
7 notes de lectures (par Armelle
Guillaume, Marie Lac, Michel Lac, Jacqueline Saint-Jean)
+ parutions
Avec des illustrations de Brigitte
Külewind Brennenstuhl
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1
s'ouvre, rouvre, se ravive
- un autre jour
avec sa rêverie
et son verdoiement
plus loin :
l'entrelacs
du songe et d regard
dans l'incommensurable
ruissellement
de ce qui advient, survient,
jusqu'à
- amourir
Jong N. Woo
(L'ébranlement, extrait)
Ton bonheur est toujours entre
D'une obscurité à l'autre
Une paix un temps
Le temps qu'il nous faudra tâtonner
pour dessiner encore cette chambre de pierres
De nos mains sans yeux
Laurent Billia
Parler ainsi, au plus bas,
voué à l'ébranlement,
comme le vent de l'aube, les feuilles qui se détachent.
Le jour te traverse, le souffle plus léger de l'air, la
lumière qui doucement touche au coeur, comme une
main silencieuse. Mais toujours le ciel se dérobe, les
chemins ont disparu. La terre glisse où tu sombres,
comme un feu déserté.
Lionel Verdier
(Le bleu déchiré)
tous ces
silences à fleur d'être
ces nuits épaisses comme le sang
nos terres sous le souffle des étés
dans les envers du jour tous ces pays
perclus d'ombre lourds pays de cuivre
et de sable te ressemblent
Rémi Faye
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Editorial, par Jacqueline Saint-Jean
Un autre
jour
Etrange ébranlement de l'écriture,
frêle voie frayée. Dans la chair. Dans le brut du langage. Dans le jour
intouchable.
Mouvements d'insecte affolé de lointains pollens, palpitations, ruisellements. Pattes de
mouches. De quels fragments refaire un monde ?
De la Baltique à l'Orient perdu, il faudrait retrouver les traces du commencement. Mais
je Jardin est détruit. Oh Dios ! Pourquoi ?
Une histoire pourtant s'obstine, se débat, aux prises avec son rêve de mort, ou de la
morte. des enfants jouent avec leurs mains. Comment peut-on grandir ? Venue d'ailleurs,
une jeune fille au nom de fée traverse calmement le désastre.
Impossible récit. Enlacements sur la fresque des ombres.
lenteur ivre de la nit animale où se défont les leurres.
La mue est lente, douloureuse, aléatoire.
des voies s'éloignent dans l'air blanc des couloirs.
Contre nos murs, c'est l'heure de la horde.
Qui marche là-bas sur l'autre rive ?
Qui parle, voué à l'ébranlement, gravissant ces pentes muettes ?
Qui traverse ces territoires incertains, cherchant un ciel qui serait à la mesure de
nos légendes ? Cherchant à naître enfin d'avoir enfreint la mort ?
Dans un autre jour...
Jacqueline
Saint-Jean |